Je m’appelle Charlotte, j’ai 30 ans et je me suis toujours imaginée être une maman comblée à la trentaine.
Une image un peu toute faite d’un avenir facile, car finalement qu’est qu’il y a de plus simple que la conception d’un enfant : un couple, de l’amour et le tour est joué ?
C’est ce que je pensais avant d’apprendre que je rejoignais 10% des femmes atteintes du SOPK.
Février 2017, j’ai 26 ans et après deux ans d’essai à attendre que ces deux barres s’affichent devant mes yeux, après ces dizaines de tests fait de bon matin, aucun ne sera positif, pas un seul, chaque retard est pourtant un espoir.
J’ai poussé la porte du médecin pour comprendre, comprendre ce mot: SOPK, qui a toute son importance et je n’ai rien trouvé en poussant cette porte.
J’entamais un long parcours, sans le savoir, rempli d’incompréhension et je n’ai obtenue aucune information.
Il faut du courage et du caractère face à l’errance médicale.
Le verdict tombe après une simple échographie, je suis la responsable de ces échecs, mais comme me le dit si bien le praticien que je rencontre « perdez du poids et revenez me voir. » Elle ne manque pas de me remettre une plaquette sur le parcours PMA et les FIV avant de me souhaiter une agréable journée.
J’ai 26 ans et je me souviens comme si c’était hier de ce moment seul dans ma voiture à regarder ces notices d’information, je tiens entre mes mains ce que je crois être la réponse à mes questions.
Si c’était aussi simple je vous dirais maintenant que tout va bien et don’t worry be happy, mais on n’est pas dans une bonne série a l’eau de rose, et face à ce manque d’empathie j’ai dû moi-même entamer mes recherches et m’informer.
J’ai découvert que l’aménorrhée, les douleurs pelviennes, la prise de poids, l’acné, la pilosité, la sensibilité pouvaient être liées comme la résistance à l’insuline, la fatigue chronique et j’en passe. D’’un coup beaucoup de chose ont pris du sens.
Il m’a fallu de nombreuses heures de recherche pendant ces 4 dernières années pour mieux comprendre, pour mieux me comprendre, prendre conscience que cette pathologie endocrinienne déséquilibre mon système hormonal et vient clairement tout bousculer, elle frappe de plein fouet ma féminité.
On limite souvent le SOPK à l’infertilité et on minimise tout le reste alors que tous ces maux sont présents au quotidien et peuvent d’une personne à une autre impacter fortement.
Je voudrais aussi exprimer l’impact psychologique d’une pathologie invisible, l’incompréhension, expliquer se justifier, ou encore ce sentiment de jalousie qui parfois nous envahit malgré nous, je me suis souvent détestée quand il m’envahissait à mon tour.
Aujourd’hui j’ai fait beaucoup de chemin et je suis plus indulgente avec moi-même, j’ai eu la chance d’être bien entourée : famille, amies et maintenant quand j’entends un professionnel de santé me dire que le SOPK ne favorise pas la prise de poids par exemple j’ai un sourire au coin des lèvres qui apparaît car je me dit qu’on est face à des médecins qui minimise bien trop ce que le SOPK est capable de nous faire vivre.
J’ai des cycles irréguliers depuis l’âge de 13 ans, et des signes physiques très représentatif du SOPK depuis mon adolescence, je suis suivie par un gynécologue depuis mes 14 ans et pourtant personne ne m’a averti, personne n’a pris mes maux au sérieux j’aurai aimé qu’on m’alerte plus tôt, qu’on m’informe plus tôt, qu’on m’explique plutôt et que l’on me considère tout simplement
L’association est un moyen d’information, et d’action ! Je suis ravie d’avoir croisé leur route pour vous partager un court récit de mon parcours, et pour qu’enfin on parle du SOPK !